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DU CAFÉ ET DE SES FALSIFICATIONS.

3° Qu’il a été démontré, et nous l’avons constaté, que les bons grains de café de Ceylan, séparés de ces grains altérés, fournissaient un bon produit à la torréfaction[1].

Des renseignements aussi précis nous permirent de faire un tri sur des cafés de Ceylan venus par le Saint-André, et d’opérer la séparation des bons et des mauvais grains.

Les négociants que nous avions consultés sur la nature des grains infects attribuaient cette infection, les uns à la fumure du sol à l’aide de la poudrette, les autres à une maladie, et à ce que le café provenant des arbres malades avait été mêlé avec les grains de bonne qualité[2].

Des essais, qui furent continués du 3 avril au 4 mai, nous permirent de répondre par les conclusions suivantes aux questions qui nous avaient été posées par M. le juge d’instruction, et qui étaient les suivantes :

1° Le café saisi est-il falsifié ?

2° Est-il corrompu ?

3° Est-il de mauvaise qualité ?

4° Quelle est la cause qui le rend désagréable et impropre à la consommation ?

  1. Des négociants qui avaient acheté de ce café le firent trier, et vendirent, sans qu’il y eût de plaintes, du café de Ceylan de la même origine.
  2. Le café qui nous arrive de Ceylan et de quelques autres localités, mais plus particulièrement de Ceylan, contient une quantité assez forte de pierres qui ne peuvent être introduites dans le café par inadvertance, et qui sont, selon nous, le résultat d’un mélange frauduleux. Il serait facile de faire cesser cette addition en faisant trier le café à l’arrivée et en faisant supporter la perte au premier vendeur.

    Il n’est rien fait de cela ; le café est vendu tel, et beaucoup d’épiciers, pour ne rien perdre, broient la pierre et le café. On trouvera, dans les rapports du Conseil de salubrité, le fait d’une dame qui, ayant reconnu dans son café des matières blanches, fut malade de peur : elle signala l’épicier comme un empoisonneur ; mais on constata que ces matières blanches étaient dues à de la pierre qui avait été broyée avec le café et qui était inerte.