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Roman anglais au XIX™ Siècle «ï conservé, non point acquis, l'odeur de menthe et de thym, ou de lavande. Encore ses paysans sont-ils moins ses héros que le pays lui-même, Il commença d'écrire vers 1870 et chercha sa voie pendant quelques années. Under the Greenwood Tree (1872) est un essai de réalisme agricole, A Pair ofBlue Eyes (1873) une tentative de feuilleton rural. Dans Far from the Madding Crowd, en 187*4, il entre décidément dans son domaine et y rencontre le succès, la popularité. The Return of the Native (1878), The Mayor of Casier- bridge (1886), The Woodlanders (1887), Tess of the dUrbervilles (1891) forment le cycle de ses grands romans campagnards. Dans l'intervalle, il publie d'autres romans moins exclusivement consacrés au sol et à l'homme du Dorset, par exemple A Laodicean (1881). Mais son originalité réside dans les œuvres paysannes. Aux yeux du lecteur étranger, il semble qu'il perde un peu de force chaque fois qu'il abandonne le sol. Certes, les terriens de Thomas Hardy ne manquent point de vérité. Il ne cache guère leurs vices et leur rudesse. Il ne plaide jamais la pureté ni la vertu de l'existence rurale, et s'abstient de prêcher le retour à la terre, la religion de la vie simple. Il ne voit pas non plus dans le paysan une simple brute. Il a trop d'humour, c'est-à-dire de compréhension. Gabriel Oak dans Far from the Madding Crowd, Giles Winterbourne dans The Woodlanders, sont des êtres bons, sans faiblesse, comme Adam Bede, et tiennent de plus près à leur sol et leur métier. Dans Clym Yeobright et Marty South il y a cette rugueuse tendresse, cette noblesse inconsciente, et si l'on peut dire cette pureté grossière de caractère, qui sont partout dans le patrimoine rural. Leurs champs, leurs F 2 JafeedbvGoOgle

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