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Le Roman anglais de Notre Temps montre à travers une masse de fantaisie et d'images accessoires le jeune réformateur taillant son chemin vers l'idéal malgré revers et désappointements. The Ordeal of Richard Feverel (1859) est le premier grand ouvrage de Meredith, un des plus achevés, et peut compter parmi les tout premiers romans du siècle. C'est encore l'histoire d'un jeune homme en chemin dans la vie, d'une éducation qui échoue parce qu'elle systématise le travail et la vertu, d'un tempérament qui se refuse à la mécanisation. Seul, l'enthousiasme conduit aux réalisations et inspire le caractère. Il y a presque de la brutalité dans cette dé- monstration, qui n'épargne rien. Les contemporains crièrent à l'invraisemblance dans la grossièreté. C'était le temps où Flaubert était poursuivi pour Mme Bovary. Nous en avons vu bien d'autres depuis. En revanche, quelle poésie dans l'hymne en prose du chapitre XIX, quelle intensité dans la « dernière scène » où Richard quitte sa femme, quelle émotion dans les regrets de Sir Austin, au coin de son feu mort, gémissant sur le fils qui a trompé ses espoirs et brisé sa vie ! Evan Harrington (186*1), Rhoda FUming (1865), présentent l'un la comédie, l'autre la tragédie de ce même développement de l'âme humaine à travers les circonstances, et la richesse de pensée, la félicité d'expression dans le premier de ces deux livres suffirait à en immortaliser l'auteur, même si, derrière cette orgie d'idées et de beautc, il n'y avait pas un système d'art aussi bien qu'une doctrine de morale et dévie. Mais, dans son art comme dans sa pensée, Meredith est lucide et organisé. L'application de sa doctrine à la littérature il l'a lui-même exposée en vingt endroits, avec un luxe un peu laborieux, et nulle part si complètement que dans son Essay oh Comedy (1897). Le livre de j a ,tiz B dbvG00gle

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