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Le Roman anglais de Notre Temps tecte semble, dès qu'il écrit, ne plus connaître ni plan, ni proportion. Il s'en est explique, justifie : t Quand je compose un édifice, je viens par degrés à en « voir littéralement l'ensemble, et à le placer mentale- « ment dans son cadre ... La composition d'un roman, « et particulièrement d'une autobiographie, est chose « toute différente .. . L'insurmontable difficulté pour qui- « conque veut donner à son récit la netteté, le fini d'une « œuvre complète, c'est que toute vie est une succession. « La relation d'un épisode peut bien être arrondie, « achevée. Mais il n'y a pas de point d'arrêt dans l'his- « toire d'une vie. Même la mort ne terminerait pas « maintenant la longue théorie d'événements que j'ai « relatée, car déjà mes deux enfants ont appris quelque « chose de ce que j'avais moi-même appris à Keppel « Street ...» (House-Mates.) J. D. Bcresford, comme maint de ses confrères anglais, tient donc que tout doit s'enchaîner dans la fiction comme dans une existence, plonger dans le passé, se ramifier dans le présent. Rien n'y saurait être hors- d'œuvre. Seules, les nécessités matérielles limitent l'éten- due du roman. Qu'on ne s'étonne donc plus de ses enchevêtrements. Je donne la théorie pour ce qu'elle vaut. Elle procède du pan-psychisme de Samuel Butler, et suppose qu'il n'y a pas, à strictement parler, d'existence individuelle. Elle ne sert, comme toutes les théories, qu'à justifier une pratique. Et cette pratique paraît bien être celle non pas de l'artiste, mais de l'artisan. Disons donc que J. D. Beresford est un des meilleurs artisans de fiction. Ce ne sera d'ailleurs pas un mince éloge. Un de ses livres, qui vient d'être publié en France, House-Mates, conte comment un jeune Anglais de classe moyenne réussit à sortir de sa coquille, à devenir j a ,tiz B dbvG00gle

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