Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/229

Cette page n’a pas encore été corrigée

Jeunes 213 HUGH WALPOLE Hugh Walpole est peut-être le romancier le plus lu de la jeune école, ce qui ne signifie pas qu'il soit le meilleur. Son opportunisme est flagrant. Il paraît avoir épousé à la fois toutes les modes littéraires de son temps, — cherché (et trouvé) le succès à tous les carrefours, — et n'avoir guère été lui-même que dans ses premières œuvres. Appartenant par sa naissance à l'un des milieux les plus cultivés, mais élevé loin de sa famille, il a du con- naître ce repliement sur soi-même, cette souffrance de l'enfant sensible dans un rude milieu scolaire, "qui ont assombri la jeunesse de maint écrivain tout en détermi- nant sa vocation. Mr. Perrin and Mr. Traitt est l'histoire intérieure d'une de ces petites écoles anglaises, perdues et isolées dans la campagne, où les querelles, les animosîtés de maîtres rivaux empoisonnent l'existence. J'ai connu jadis un milieu de ce genre, et puis certifier que Hugh Walpole exagère à peine. Son livre est un correctif nécessaire aux peintures trop flattées de l'éduca- tion anglaise que tant d'autres ont laissées. Les petites communautés scolaires de province offrent de grands avantages pour l'éducation du corps et de la volonté. Mais il faut savoir qu'elles ont leurs dangers, leurs in- convénients, et pas seulement pour les élèves. Mr. Perrin and Mr. Traitt démontre la détérioration des maîtres par l'isolement et les jalousies. Leur exaspération ré- ciproque, résultant d'un perpétuel contact entre caractères incompatibles, la fermentation en vase clos des bonnes et des mauvaises semences, jadis déposées en eux par la vie universitaire, tout cela est finement et fortement dépeint. JafeedbvGoOgle

314