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Le Roman anglais de Notre Temps préféré les romans en trois volâmes, n'eurent garde, jusqu'à Ja crise du papier, de contrarier un mouvement qui servait si bien leurs intérêts. Jamais, depuis cent ans, on n'avait vu tant de romans « parallèles », ou « en série ». Un écrivain qui se respecte ne construit plus de cottages ni de maisons, mais des hameaux, des petites villes. Ou bien, quand il entreprend un édifice, il s'arrange fréquemment pour qu'aucun regard ne puisse en saisir l'ensemble. On est toujours sûr, ainsi, de n'avoir pas de chicane avec la règle des proportions. A défaut de cette unité extérieure, plusieurs jeunes romanciers anglais essaient de réaliser une sorte d'unité intérieure en appliquant le principe du < point de vue » qui a été formulé et démontré par Henry James. Ils s'efforcent de ne pas se substituer aux personnages pour les expliquer, et de présenter les événements d'une façon rigoureusement objective, non pas comme ils les voient, comme ils veulent que nous les voyions, mais comme ils imaginent que leurs héros les ont vécus, compris, ressentis. Sans doute, aucun de leurs devanciers ne s'était, jusqu'à un certain point, affranchi de cette nécessité fondamentale, mère de toute vraisemblance, qui oblige l'auteur à s'effacer derrière son héros. Mais il y a manière et degré dans ce dédoublement. Chez la plupart des romanciers du xix me siècle, même les plus objectifs, la personnalité de l'auteur, son intention, son objet, demeurent visibles ou sensibles entre l'œuvre et le lecteur. Certains, comme Dickens et Meredith, si dissemblables par ailleurs, pénètrent leur fiction d'une sorte d'omniprésence. D'autres, comme Thackeray, ne peuvent se tenir d'intervenir directement, personnellement. Et certes, parmi les jeunes romanciers anglais, il n'en manque pas — tel Hugh Walpole — tel Temple Thurston et combien d'autres — dont l'effacement j a ,tiz B dbvG00gle

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