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Régionalisées 135 Tous deux étaient des pasteurs, et fort lus dans les presbytères ruraux. L'école écossaise s'éteignait vers le commencement du vingtième siècle dans une atmosphère artificielle et mièvre, quand George Douglas publia The House witk tke Green Shutters {1901). II avait alors moins de trente-deux ans, et mourut l'année suivante. Comme beaucoup de ses compatriotes, il était agacé par l'idéali- sation systématique des mœurs écossaises, et par la tendance lacrymatoire que les romans de Barrie avaient mise à la mode. Ses paysans sont des brutes, mais des brutes réelles. Ils se saoulent, forniquent et se battent à l'occasion. C'est l'envers de la médaille que, depuis dix ans, polissait la « Kailyard School ». Personne, à ma connaissance, n'a continué l'œuvre véridique et saine de George Douglas, sauf, par endroits, Alfred Ollivant. Ce dernier est l'auteur d'une des plus belles et des meil- leures histoires de vie animale que je connaisse : Owd Bob, épopée des chiens de berger et des bergers eux-mêmes, égale à tout ce que Bret Harte et Jack London ont produit sur des sujets analogues. Seul, Jock of tke Bushveld, par Sir Percy Fitzpatrick, me paraît supérieur en ce genre. Su- Irlande La renaissance celtique et le mouvement littéraire irlandais ont révélé au moins un grand lyrique : Yeats ; un grand auteur dramatique : Synge ; et un voyant, un créateur, un poète du premier rang : G. W. Russell. Le roman irlandais n'a pas encore, au même degré que le drame et la poésie, profité de ce réveil de conscience

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