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Régionalisées 133 par son pays natal, devint rapidement citoyen du monde, en fait comme en esprit. En outre il n'a, comme Walter Scott lui-même, guère exprimé que la forte et humaine virilité de l'Ecosse méridionale et centrale, et son point de vue demeure, en somme, anglo-saxon. Il ignore le mysticisme quasi-païen des îles et des péninsules occiden- tales. « Le crépuscule celtique », dit M. Harold Williams, « n'a jamais visité ses pages. » C'est en Irlande, non pas en Ecosse, que s'est produite la renaissance de l'esprit gaélique. Seules ou presque seules, les œuvres de William Sharp publiées sous le nom de Fiona Macleod l reflètent les mythes, les superstitions, le fatalisme, la sombre mélancolie, l'intense vie spirituelle, du Gaël écossais. William Sharp était un écrivain de grande ambition et de grande lignée. Son style peut être comparé à celui de Walter Pater et de Lafcadio Hearn. Il n'était d'ailleurs pas exempt de rhétorique et d'artifice. C'était un poète et un voyant, au moins autant qu'un romancier. Neil Munro semble avoir subi d'abord l'influence celtique, v suivi les traces de William Sharp dans The Lost Pibroch, (1896), puis s'être délibérément rallié à la forme et à la substance du roman d'histoire tel que t'avait conçu Stevenson. John Splendid {1898) a beaucoup de rapports avec Alan Breck. Depuis plusieurs années déjà, la fiction écossaise s'enga- geait avec J. M. Barrie (aujourd'hui Sir James Matthew Barrie) dans une tout autre direction. Journaliste bril- lant et avisé, il était, en i883,leader-writerauiv'(ï/rf«^(ïm Journal, et entrait un peu plus tard à la St. James's Gazette, et c'est dans les colonnes de ce vieil organe du 1 P. ex. Ruinâmes of tht hits (1894), Tht Mountain Lovtrs (1895), Tht S>H-Ealtr (1895). j 3 fe B dbvG00gle

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