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Le Roman anglais de Notre Temps qu'il y ait entre les populations et les classes des diffé- rences moins sensibles. Le décor, l'entourage, le costume, le langage, la couleur même, ne sont que des clés fouillées quand il s'agit d'ouvrir le cœur humain. Peut- être serait-il possible de soutenir que plus la ressemblance est parfaite entre êtres de même origine, plus la moindre dissemblance paraît aiguë : témoins certains drames entre fourmis et entre abeilles. Jusque dans les classes culti- vées des Iles Britanniques, derrière le paravent du con- formisme social, où elles s'abritent, on distingue souvent la marque et parfois le stigmate d'origine. Enfin, l'image artistique dépend moins de la chose observée que de la qualité de l'observation, et des procédés de l'observateur. Même en photographie, il est des plaques plus ou moins sensibles, des clichés plus ou moins poussés. Et des taupinières dans une allée peuvent, sans mensonge, donner l'impression d'un paysage volcanique ou lunaire. Jamais encore l'Ecosse, l'Irlande, le Pays de Galles n'ont été moralement centralisés, unifiés, identifiés à l'Angleterre. Et peut-être aujourd'hui moins que jamais. D'autre part, à aucun moment l'observation littéraire n'a été plus localisée et plus intense. Il ne faut pas oublier que le principal écrivain de l'Angleterre, le père, le prophète encore vivant du roman de nos jours, a passé sa vie à interpréter une petite région de son pays à peine différente du reste, et que, si l'on s'en tenait à ce fait, le roman régionaliste serait la forme la plus signifi- cative de la fiction contemporaine. Le roman écossais, depuis Scott et Galt, n'avait pas eu d'autre représentant notable que George MacDonald, quand Stevenson le conquit et se l'annexa. Mais Stevenson, bien que le principal de son œuvre soit inspiré j a ,tiz B dbvG00gle

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