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AVANT-PROPOS

Ayant, depuis 1890, eu constamment l’occasion ou le devoir de suivre l’évolution intellectuelle et sociale dans les pays de langue anglaise, j’ai lu chaque année les œuvres d’imagination qui paraissaient, à cet égard, les plus révélatrices. Telle est l’origine du présent essai.

Pendant ces trente années, le goût et l’enseignement de l’anglais se développaient à tel point en France comme dans les autres pays qu’une vaste audience, une clientèle permanente, sont désormais acquises aux romans britanniques ou américains, publiés chez nous dans le texte original.

La Standard Collection de M. Louis Conard a remplacé dans nos bibliothèques et chez nos libraires la collection Tauchnitz. Ce qui manque aux lecteur, c’est le moyen de choisir, et leur embarras est parfois pathétique. Ils savent les noms des romanciers d’il y a bientôt cent ans : Scott et Dickens, par exemple, et ceux d’il y a cinquante ans : George Eliot et Thackeray. Parmi les contemporains, ceux dont l’œuvre est terminée ou consacrée ne leur sont pas tout à fait inconnus : Meredith et Hardy, Kipling et Wells, voire Bennett ou Galsworthy. Ils n’ignorent donc pas tout à fait ce qui,