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Le Roman anglais de Notre Temps II faut une vie, plusieurs vies, pour les apprécier. Aussi les romans sur deux ou trois générations deviennent-ils une forme fréquente de la fiction. The Way of AU Flesk partage avec Jean Christophe la responsabilité d'une foule d'œuvres intéressantes, où les ascendances, l'entourage, l'influence de la race, jouent un rôle prépondérant M. Gilbert Cannan, qui a d'ailleurs écrit une fort inté- ressante et remarquable étude critique de Samuel Butler, subît manifestement son influence comme romancier dans Little Brother et Round the Cerner. Sa révolte contre les conventions et les insincérités de la vie anglaise est plus complète encore et plus radicale. Samuel Butler, avec toute sa hardiesse de pensée, était singulièrement timide dans l'expression. Ce n'est pas pour rien qu'il avait fini par adopter l'idéal du parfait « Gentleman ». Gilbert Cannan a moins de science et plus de tempéra- ment, plus de franchise. Il sait que l'amour et l'intérêt jouent un rôle plus immédiat et plus matériel, plus brutal et plus physique, que Butler n'a osé le dire et même l'in- diquer. Un de ses romans, Mendel, combinait la solidité des dessous avec une sincérité dans l'expression qui faisait augurer de grandes choses. Malheureusement, M. Gilbert Cannan partage le défaut de ses compatriotes. Il témoigne d'une déplorable fécondité. C'est un de ces romanciers qui ne savent ni commencer ni finir. Son Mendel est interminable. Je préfère Pink Roses, moins ambitieux, mais, somme toute, plus humain, plus intéressant. Ce n'est pas un roman pour jeunes filles. Mendel non plus. L'aventure charnelle est au premier plan dans cette histoire d'une prostituée et d'un niais intelligent. Mais il y a des idées derrière l'anecdote. Il est permis d'at- tendre beaucoup de Gilbert Cannan, j a ,tiz B dbvG00gle

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