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Le Roman anglais de Notre Temps « environ neuf mois avant de naître. C'est alors qu'il « insiste pour vivre à part. Plus la séparation est < complète, désormais et pour toujours, mieux cela vaut « pour l'un et l'autre. » Qu'importent, après ces coups de poignard, les réserves et les explications de Butler î Le mal est fait. Qu'im- porte, après avoir dit de la religion et de la science à peu près ce qu'il dit de la famille, qu'il les réconcilie dans le culte du « gentleman » ? « Les principes importent peu », écrit-il,* soit de religion, « soit d irréligion, pourvu qu'on les applique avec une « inconséquence charitable, c'est-à-dire sans aller jusqu'au 4 bout de leurs conséquences. C'est l'intransigeance qui « est l'ennemi, non le dogme ou l'absence de dogme. . . . « Tout extrême est logique, mais absurde. ... Le chré- « tien ne doit s'échauffer que pour être aussi tiède que « possible. ... Le christianisme et la négation du « christianisme se rencontrent au bout du compte « comme la plupart des extrêmes. C'est une bataille « de mots, pas de choses. L'Eglise de Rome, l'Église « d'Angleterre, les libres-penseurs, ont le même idéal et « l'unissent dans le gentleman : celui-là est le plus grand « savant gui est le plus parfait « gentleman ». Tout cela est bel et bon. Thackeray, aussi, sculpta le saint moderne avec les traits du parfait « gentleman ». Mais il n'avait pas commencé par jeter bas tout ce qui, famille et religion, sert de support au parfait « gentleman ». L'auteur du Book of Snoès, le critique du snobisme social, avait, lui aussi, abouti au snobisme moral. Mais il était trop prudent ou trop sceptique pour avouer que c'était un pis-aller. Butler, qui d'ailleurs abhorre Thacke- ray, démontre ou croit démontrer que ni la raison, ni la foi, ni la famille de son temps, ne peuvent servir de fonde- ment à la vie morale. Il n'en laisse que des soldes, un j a ,tiz B dbvG00gle

Samuel