chaque livre la dernière édition donnée par l’auteur ; il relève toutes les variantes des éditions antérieures, qu’il a eu la bonne fortune d’avoir sous les yeux, et qu’il ne retrouverait probablement pas aujourd’hui.
M. Marty-Laveaux et MM. de Montaiglon et Lacour suivent exactement, à l’égard du texte, la même marche que M. Jannet. M. Marty-Laveaux promet des variantes, sans dire s’il les donnera toutes ; MM. de Montaiglon et Lacour ne donneront que les plus importantes.
Mais ce qui établit une distinction capitale entre les éditions dont nous venons de parler, c’est le système suivi pour l’orthographe et pour la ponctuation.
On sait combien l’orthographe française était incertaine au seizième siècle et au dix-septième. C’est à ce point qu’on aurait pu dire qu’elle n’existait pas. Dans les livres les plus corrects de cette époque, on peut trouver dans la même page le même mot imprimé de trois ou quatre manières différentes. Lorsqu’il s’agit de réimprimer un livre de la seconde moitié du dix-septième siècle, on peut, sans grand inconvénient, adopter l’orthographe actuelle. Mais il n’en est pas de même pour les ouvrages antérieurs à cette époque, parce qu’alors l’orthographe est en voie de formation, et qu’il est intéressant pour le philologue de suivre, à travers ses irrégularités, les modifications successives qu’elle subit. Cela est vrai surtout