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s’ouvrit, pour livrer passage à une dizaine d’individus, qui se jetèrent au devant du capitaine et l’arrêtèrent, malgré ses menaces de mort, et la force prodigieuse qu’il déploya dans sa lutte avec eux.

Ainsi que Judas, ces gens étaient accoutrés et équipés en aventuriers du nord-ouest américain. Ils portaient le casque ou toque en peau de loutre ; un capot ou capote, de laine blanche, boutonné jusqu’au menton, et serré à la taille par une ceinture multicolore, dite ceinture fléchée, parce que les bouts qui flottaient sur leur côté étaient coupés en fer de flèche ; des mitasses ou guêtres en cuir de caribou, ornées de longues franges et de verroterie appelée rassade ; des mocassins ou chaussures en peau molle, semblablement agrémentés.

À leur ceinture étaient passés un couteau, une hachette, une paire de pistolets.

Quelques-uns avaient à la main une carabine, de fabrication grossière, mais dont la crosse était décorée de clous à tête de cuivre, figurant des dessins bizarres ou des initiales, et le canon chamarré de plumes brillantes, de rubans aux vives couleurs.

La plupart étaient robustes, taillés en Hercule ; tous étaient marqués au coin de l’audace ; tous inspiraient l’effroi, ou l’aversion, car les vicissitudes d’une existence coupable et turbulente avaient stigmatisé leurs physionomies d’un cachet indélébile.