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À son retour Dubreuil lui dit :

— Décidément, ça te tient, mon pauvre vieux camarade. Emploie donc le remède que je t’ai indiqué en traversant l’Atlantique.

— Nom d’une carabine ! je n’y pensais plus. Ce que c’est pourtant que d’avoir été aux écoles, voyez un peu, mar’chef, sans vous manquer de respect ! Vous m’aviez dit ?

— Écraser une pomme de reinette dans un petit verre d’eau-de-vie, verser dessus environ une cartouche de poudre à fusil, mélanger le tout et avaler d’un trait !

— Ah ! oui, c’est ça, je m’en souviens. Mais si l’on mettait deux petits verres d’eau-de-vie, est-ce que ça ferait le même effet, mar’chef ?

— Mets-en trois si tu veux, ivrogne ! dit Dubreuil en riant.

— C’est que, voyez-vous, j’ai l’estomac joliment détérioré par ces…

— Tu trouveras tout ce qu’il faut, sur mon cadre, dans mon sac de nuit.

Au bout d’un moment, le dragon remonta de la cabine en éternuant à faire frémir la membrure du navire.

— Ah ! c’est raide, raide, comme si on avalait une douzaine de lattes, s’écria-t-il.

— Veux-tu fumer maintenant ?

— Tout de même si j’avais mon brûle-gueule culotté, celui qui venait du 7e ! mais vous savez bien qu’il a été