Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

transbordées sur le chemin de fer, embarquées de nouveau sur les bâtiments faisant le service spécial des lacs. Telle a été, jusqu’à ces dernières années, l’insuffisance des ressources de toute espèce dans ces contrées reculées, que les bateaux à vapeur ou à voiles, naviguant sur le lac Supérieur, n’étaient pas construits sur ses rives, au-dessus des Rapides[1]. On les apportait, par pièces, des ateliers de New-York ou de Cleveland ; le chemin de fer leur faisait franchir le saut et on les montait au-delà de Sainte-Marie. On comprend que, dans de pareilles conditions, la navigation intérieure du lac ne pouvait pas recevoir un bien grand développement.

« Il y a une huitaine d’années, le Congrès, de concert avec la législature de l’État de Michigan, décida que le chemin de fer serait remplacé par un canal. Ce qui était difficile, ce n’était pas de s’entendre avec Washington et Lansing, mais de trouver des entrepreneurs qui, en échange d’une énorme avance de fonds, consentissent à recevoir des terrains sans valeur actuelle et susceptibles d’en acquérir seulement par suite de l’ouverture même du débouché. On ne doit pas perdre de vue qu’à cette époque, le bassin du lac Supérieur, sans communication autre que celle de la rivière Sainte-Marie avec le conti-

  1. Le premier navire de quelque importance construit au Sault-Sainte-Marie fut le schooner ou goëlette John Jacob Astor, lancée, si je ne me trompe, en 1835. — H.-E. C.