miné, maintenant. J’irai droit au Canada, au lieu de retourner en France, comme c’était mon intention… je vengerai Meneh-Ouiakon et l’épouserai !… Elle est malheureuse… elle est affligée… plus de méprisables considérations mondaines… je serai son mari… son protecteur naturel…
Le brave jeune homme fondit en pleurs.
Pendant ce temps, Sungush-Ouscta l’examinait en silence, mais avec une attention soutenue.
Le voyant un peu plus calme, il lui dit :
— Meneh-Ouiakon est vengée, que mon frère se rassure. Voilà la main qui a frappé son lâche assaillant.
— Mais elle, où est-elle ? dites-le moi.
— Meneh-Ouiakon, répondit l’Indien, est parmi les robes noires de Montréal.
— Au couvent ?
— Oui.
— Ah ! s’exclama Dubreuil avec une explosion de douleur, j’ai mérité mon sort ! Si, au lieu de rester ici dans l’irrésolution, depuis que le père Rondeau m’a remis la première lettre de cette pauvre Meneh-Ouiakon, il y a déjà deux mois, j’étais parti pour Montréal… si j’avais écouté la voix de l’honneur, la voix de l’amour… Mais, dites-moi, mon frère, ses vœux sont-ils prononcés ?
— La parole de Meneh-Ouiakon, repartit le jeune chef, doit être écoutée. Elle ne veut plus voir mon frère ;