Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/258

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Voici l’explication :

Un Indien vient-il à décéder, sa femme fait avec ses plus beaux vêtements à elle un rouleau qu’elle place dans le sac où son mari serrait les siens. Si elle a quelques bijoux, quelques ornements, elle les fixe à la tête du sac, et l’enveloppe finalement dans un morceau d’étoffe. Elle appelle ce paquet son mari (onobaim’eman) et le doit toujours avoir avec elle quand elle sort. En marchant elle le tient entre ses bras, dans sa loge, près d’elle. Cela dure un an et plus, car la veuve ne peut déposer son gage que quand une personne de la famille du défunt, trouvant qu’elle l’a suffisamment pleuré, lui en donne la permission !

Que te semble, mon cher Ernest, de cette coutume ?

Il est vrai que le frère du mort peut, à son gré, éviter à la veuve les ennuis du gage en épousant celle-ci le jour même du décès, et qu’elle est forcée de l’accepter !

Un volume ne suffirait pas pour consigner les observations que j’ai faites sur ces peuplades, mais le papier me manque, comprends-tu ? Avant que je puisse t’écrire de nouveau, il faudra que je me procure cet article indispensable, presque aussi rare ici que le merle blanc chez nous.

Le Mangeux-d’Hommes est toujours le même avec moi. Il me parle peu et me regarde souvent quand il croit que je ne fais pas attention à lui. Parfois, il m’aborde, de l’air d’un homme qui a quelque chose à me