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— J’ai dit que je savais où il y a de l’eau-de-feu.

Le visage du jossakeed exprima encore une brûlante convoitise.

— Nous irons la chercher après le sacrifice, dit-il.

— Mais elle est dans une cache ouverte, et on la pourrait voler pendant ce temps.

— Tu as raison. Est-ce loin ?

— À la distance de deux jets de flèche.

— Je conduirai mon prisonnier avec moi. Mais n’essaie pas de me tromper, car je vois dans ton cœur.

— Mon père n’y peut voir le désir de lui faire mal. Par hasard, j’ai découvert la cache qui renferme l’eau de-feu, et je suis heureuse de communiquer la bonne nouvelle à un puissant jossakeed chippiouais.

Cette adroite flatterie caressa la vanité du vieillard ; il détacha l’ex-dragon du pieu auquel il était assujetti, et le poussa devant lui, en le tenant par le bout de la corde qui lui serrait les poignets.

L’infortuné Jacot ne comprenait rien à cette scène. Cependant il se sentait tout aise de s’éloigner du feu qui, pour lui, dégageait déjà de mortelles émanations de chair grillée.

Allumant une torche de résine, Meneh-Ouiakon sortit négligemment la première de la cabane, et ouvrit la marche.

Au bout de quelques minutes, ils étaient à la cachette.