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Quoique l’arrivée de la jeune squaw n’eût point échappé à l’Indien, il ne bougea pas, n’ouvrit pas la bouche.

— Je suis la fille des sachems nadoessis, dit Meneh-Ouiakon.

— Je le sais, répondit le vieillard.

— Mon père est il un jossakeed[1] ?

— Oui.

— Alors, mon père n’ignore pas le motif qui m’amène.

— Non, répondit le rusé sorcier, qui avait surpris le geste d’intelligence échangé entre son prisonnier et la jeune squaw.

— Je connais le captif de mon père. Son cœur est grand. Il a obligé la fille des sachems nadoessis.

— La fille des sachems nadoessis aime un visage-pâle répliqua l’Indien avec mépris.

Cette insinuation fit profondément rougir Meneh-Ouiakon.

— Mon père se trompe, dit-elle, après un moment de silence, je n’aime pas ce Visage-Pâle.

— Quel intérêt alors t’a poussée ici ? Si ce n’est pas l’amour, c’est la haine, n’est-ce pas ? En ce cas, ma fille tu seras satisfaite. Je vais brûler le captif blanc.

À ces mots, il se redressa, tourna pendant une mi-

  1. Sorcier ; on les nomme aussi maakudayouickooùyga. Avis aux amateurs de mots composés !