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contrastait singulièrement avec son flegme habituel. Je te conduirai là, dès que tu seras guéri, avec deux hommes qui me sont dévoués. Tu dirigeras nos travaux, et bientôt nos richesses dépasseront celles des plus grands seigneurs de la terre. Cela te convient-il ?

— Mais qui vous dit que le rocher dont vous parlez…

— De l’or ! c’est de l’or ! c’est de l’or ! tiens, regarde ! En disant ces mots, Judas plaça sous les yeux de Dubreuil un gros morceau de métal jaune qui brillait effectivement comme l’or.

Mais, ni sa couleur, ni son éclat, ne pouvaient en imposer à l’ingénieur.

Il reconnut promptement que c’était du cuivre. Cependant, il crut convenable d’entretenir Judas dans son erreur.

— Mes yeux sont, dit-il, trop fatigués pour que je puisse bien apprécier ce spécimen. Mais je crois, comme vous, que la mine d’où il sort est très-précieuse.

— Précieuse ! mais il n’y en a pas une comparable au monde. De retour dans mon pays, j’achèterai une seigneurie, et l’on ne me connaîtra plus que sous le nom de lord Peter O’Crane. Ah ! j’ai longtemps dissimulé, oui bien longtemps, pour atteindre le sommet auquel je voulais parvenir !

— Si le rocher est considérable, pourquoi ne pas vous faire assister de vos compagnons ? questionna Dubreuil.