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notre dernière expédition. Grâce à la prise de ce jeune homme, dans quelques mois nous posséderons plus de richesses que la Compagnie de la baie d’Hudson. Mais qu’on veille bien sur lui, car il tient notre fortune entre ses mains. Allons, monsieur l’ingénieur français, continua-t-il d’un air narquois, trinquez avec moi.

— Vivat ! beuglèrent les brigands. À la santé du Français !

Bon gré, mal gré, Dubreuil dut accepter ce toast et choquer sa coupe contre celle des Apôtres.

— Maintenant, une chanson pour nous égayer, car j’ai la liqueur triste ce soir, reprit le capitaine.

— Oui, une chanson ! réclama-t-on de toutes parts.

— Voici, cria Simon, jetant au milieu du brouhaha les beaux vers de Byron :

Fill the goblet again ! for I never before
Felt the glow which now gladdens my heart to its core ;
Let us drink ! — Who would not, etc.

— À qui le tour ? interrogea le Mangeux-d’Hommes quand Simon se fut rassis.

— Oui, à qui le tour ?

— À Barthélemy.

— Va pour Barthélemy, mille buffles !

— Tant mieux, il daubera encore les Anglais !

— Qu’est-ce que tu dis, vilain Canadien ?

— Silence ! intervint Jésus. Sachez, enfants, que vous