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Ces îles formaient l’archipel des Douze-Apôtres.

Avec leurs côtes fantastiquement découpées, leurs rochers colorés en vert, en bleu, en jaune, par le suintement des eaux pluviales à travers des terrains miniers, leurs crêtes boisées et déjà tapissées d’une luxuriante verdure, elles offraient, en vérité, un coup d’œil charmant.

Autant qu’on en pouvait juger du pont de la Mouette, la majorité des îles des Douze-Apôtres était inhabitée ; mais sur celle désignée à Dubreuil par le Mangeux-d’Hommes se montraient divers bâtiments entourés d’une haute palissade, aux pieux taillés en fer de lance.

Tel était l’aspect extérieur de la Pointe, cet ancien poste de la Compagnie américaine de pelleteries, actuellement occupé par le Mangeux-d’Hommes et ses hideux compagnons.

Tandis que Dubreuil considérait attentivement ce tableau et tâchait de calculer la distance qui séparait l’ilet de la terre ferme, l’Écorché lui ordonna de le suivre.

Ils descendirent dans un canot ; deux Indiennes, accroupies sur les talons, se mirent à pagayer, l’une à l’avant, l’autre à l’arrière de l’embarcation, et, en quelques minutes, ils touchèrent au rivage, sous la palissade du fort.

— Tu peux te promener ou nous attendre ici, dit Judas à l’ingénieur après l’avoir déposé à terre.