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portaient des jupes rouges, vertes, bleues, jaunes, d’une vivacité de couleurs à blesser les yeux.

Ces jupes, cependant, créaient de terribles jalousies parmi les beautés du lac Supérieur !

S’ils l’eussent voulu, les Apôtres auraient attiré à eux toutes les jeunes squaws du pays, à cent milles à la ronde, tant la coquetterie a d’empire sur l’esprit féminin — des sauvagesses elles-mêmes.

Mais un article de leur Règlement défendait que chacun eût plus de cinq femmes ; et, généralement, ils se montraient satisfaits de ce nombre… assez raisonnable d’ailleurs.

On peut se contenter à moins.

Sauf l’addition du similor, soit dans leur chevelure, soit sur leur habillement, nos rouges odalisques étaient vêtues à la mode indienne : — robe courte, en laine ou calicot, à peine serrée à la taille, mitas et mocassins de peau de daim, ornés de broderies en rassade ou poil de porc-épic.

Elles avaient la tête nue, les cheveux plats, peu longs et peu fournis, divisés en deux bandeaux sur le milieu du front.

Si quelques-unes pouvaient passer pour jolies, le plus grand nombre ne paraissaient guère propres à inspirer de tendres sentiments. La laideur d’une certaine quantité devait même être un antidote contre l’amour.

C’est au moins la réflexion que se fit Dubreuil, en se