Page:Chevalier - Peaux-Rouges et Peaux-Blanches, c1864.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

André, s’étant muni d’une corde à nœuds, l’Écorché lut sur son carnet :


RÈGLEMENT DES APÔTRES
§ DISCIPLINE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

« Art. V. — Sera puni de vingt-cinq coups de fouet ou de corde tout homme qui s’enivrera une première fois, durant le service ; de cinquante la deuxième fois, de mort la troisième. »


Après ces mots, Judas dit à Thomas :

— Tu déclares que ta punition est juste ?

— Oui, répondit le délinquant.

— Va ! ordonna le lieutenant, faisant signe à André.

La corde siffla dans l’espace, et vingt-cinq fois de suite tomba lourdement, comme une tige d’acier, sur les épaules et les reins du supplicié, qui ne laissa pas échapper une plainte et, quoiqu’il eût les membres libres, ne fit pas un geste pour se soustraire à cette cruelle flagellation.

Cependant le sang ruisselait de son dos et la douleur faisait jaillir de ses yeux des larmes brûlantes.

Quand le bourreau eut terminé sa terrible besogne, Thomas se redressa lentement et lui dit :