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nelle idéale et complète, alors qu’elle avait eu, qu’elle fut elle-même, une mère incomparable. Elle en a tracé quelques ébauches, mais cette image lui était sans doute trop sacrée pour en faire un usage littéraire.

Deux ans après, seule à Barbizon, pendant que son fils entreprenait un long et important voyage scientifique en Asie centrale et jusqu’au Pamir, elle écrivait : « Dans ce refuge, j’ai tardivement retrouvé la santé, le calme et la possibilité du travail. J’y suis arrivée malade de corps et d’âme, mais la forêt fait son œuvre et l’absolue solitude rétablit en moi l’équilibre… Combien peu de gens comprennent la puissance de la solitude sur les malheureux ! Une journée passe comme un rêve. À six heures, je suis debout ; je travaille jusqu’à onze heures et demie ; je sors deux heures après le déjeuner ; je rentre travailler, et après dîner,