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place à part et ne pouvait échapper à l’attention de l’Académie. Cette fortune littéraire ne s’est pas élevée en un jour. La mode et l’engoûment n’y sauraient rien prétendre, le travail et le talent ont tout fait. C’est en 1872, au lendemain de nos désastres, que parurent les premières œuvres de Mme Bentzon. Bien que l’heure fût peu clémente, ces essais ne passèrent pas inaperçus. Ils étaient faits pour plaire aux délicats, et s’adressaient à ce public qui s’appelait autrefois le parti des honnêtes gens ; ils allèrent à leur adresse. Dès lors les œuvres de Mme Bentzon se succédèrent d’année en année, discrètement, sans bruit ni fanfares. Jamais talent ne s’affirma d’une façon plus modeste et plus fière. Par un de ces bonheurs qui ne doivent rien au hasard et dont le travail a seul le secret, chaque œuvre nouvelle marquait un pas de plus vers la perfection. Les plus