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style souple et agréable, amenant naturellement une réflexion délicate ou profonde, donnant à ses tableaux une grande harmonie d’ensemble, un attrait, grâce auquel, sans hâte, le lecteur se plaît aux détails du chemin parcouru. « La trame est parfois légère (a dit un critique) mais si joliment brodée de soie, d’or et de quelques perles fines[1] ».

Ce mot s’applique surtout à ses dialogues, l’écueil pour tant d’auteurs. Nulle part on ne cause mieux que chez Th. Bentzon, parce qu’elle causait fort bien elle-même, ne disant jamais un mot insignifiant ou banal. Elle donne tout naturellement à ses personnages le ton juste, sans que lui échappe une de ces fausses notes qui trahissent trop souvent le romancier étranger au monde qu’il prétend décrire. En même temps, elle a horreur de toute affectation d’indécence, de toute

  1. Maxime Gaucher, Revue Bleue, 1881.