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Elle observa dans le monde où elle vivait des rencontres singulières, des problèmes douloureux, d’héroïques et muets sacrifices, des sentiments qui, pour se contenir et se respecter, n’en étaient pas moins puissants. Elle trouva fort justement que tout cela méritait d’être retracé. Les joies et les chagrins dont sont tissées nombre d’existences, lui parurent d’un intérêt aussi vif que les orages exceptionnels. Si elle dut nécessairement introduire dans ses drames les forces coupables qui dominent trop de volontés, elle les peignit surtout dans leurs tristes effets, et au lieu d’exalter la passion triomphante, elle mit au premier plan : « ces deux puissances divines, la Douleur et le Remords[1] ». Ainsi composa-t-elle ses meilleurs romans, sans les alourdir d’une thèse apparente, contant, semble-t-il, pour le plaisir de conter, dans un

  1. Un Remords.