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vain de laisser au moins deviner la souffrance morale qui suit l’oubli du devoir. Nous aimons qu’il soit, non seulement le miroir qui reflète les faits et les caractères, mais la main ferme qui tient ce miroir[1] ».

Elle voulait aussi que jamais ne manquât dans une œuvre « le rayon divin de l’idéal ». On a pu dire de certains romanciers actuels, bien intentionnés pourtant, que leurs livres sont comme des maisons désertes d’où quelqu’un est absent. Dieu n’est jamais absent des livres de Th. Bentzon. Aussi peut-on trouver un sérieux profit moral à regarder la vie dans ces fictions qui en sont le miroir fidèle, mais sage, choisissant ce qui lui convient de refléter ; « le beau à côté de l’utile, la poésie qui se glisse partout, même dans l’existence la plus morne, la plus déshéritée, grâce à cet effort

  1. Littérature et mœurs étrangères.