première table venue, sans notes, sans documents, durait des heures. Un soir, fort tard, sa mère, inquiète, vint la chercher et la trouva plongée dans sa laborieuse besogne. — « Et je crois bien, ajoutait Mme Bentzon en riant, qu’après tant de peines, cet article-là ne fut pas accepté ».
M. Buloz avait discerné en bon juge ce qu’on pouvait obtenir de cette infatigable travailleuse, à l’esprit net et sensé, au style clair et facile. Outre ses romans, elle entreprit donc pour lui, ainsi que pour la Revue Bleue et les Débats, des séries d’articles. Elle y faisait connaître, par d’intelligentes analyses, des fragments choisis et traduits de façon supérieure, et des appréciations d’ensemble, ce qui paraissait de plus remarquable en Angleterre, en Allemagne et en Amérique. « Je crois, écrivait-elle, avoir toujours fait ce travail dans des sentiments de sympathie et de justice, ce