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les conseils risquent fort de la lui ôter. Dites-lui que, tant que j’ai consulté les autres, je n’ai pas eu d’inspiration, et que j’en ai eu le jour où j’ai essayé d’aller seule[1] ».

Deux ans après, Mme Sand et sa protégée se virent pour la première fois dans un appartement de la rue Racine, où logeait, en passant, la grande romancière. Le comte d’Aure présenta sa belle-fille, qui, très troublée, reconnut l’original du portrait de Couture, dont elle garda toujours la gravure dans sa chambre : une petite femme aux grands yeux sombres et aux bandeaux grisonnants encadrant des joues brunes et pâles. Celle-ci l’embrassa cordialement et ne lui parla pas littérature. « J’en éprouvai le soulagement que peut ressentir un écolier dispensé d’exhiber des devoirs médiocres ».

  1. Journal des Débats, 1er juillet 1904.