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ports[1] ». Cette tendresse maternelle, la protection affectueuse de son beau-père lui rendirent un foyer, mais la perte de sa dot lui enlevant tout revenu, sa nature très fière lui fit désirer de ne pas leur être à charge ; elle voulut se suffire par son travail. Sa vocation d’enfant se réveilla. À vingt ans, elle avait déjà souffert, vécu, acquis de l’expérience ; malgré ce qu’elle-même appelle « son horreur de se mettre en avant », elle choisit la carrière littéraire. Vers 1860, cela apparaissait infiniment plus singulier qu’aujourd’hui, fort peu de femmes ayant alors conquis leur place dans les lettres. Thérèse Bentzon avait projeté d’écrire l’histoire de ses débuts laborieux ; la mort l’empêcha de réaliser ce dessein. Il n’existe sur cette période de sa vie qu’un article fort intéressant, publié par elle au Journal des Débats,

  1. Lettre biographique à Miss Grace King.