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laide, affectueuse et simple, fort instruite avec cela, ayant été élevée par une mère remarquable. Il parut aux deux cousines s’être toujours connues, mais chacune, ignorant la langue de l’autre, ce fut en anglais qu’elles échangèrent d’interminables confidences, au grand dommage de l’enseignement mutuel imaginé par leurs familles.

Pendant deux ans, la vie commune leur donna toutes les joies espérées. Johanna, bonne ménagère, ce qui plaisait à la marquise de Vitry, poétique et tendre en outre, admirait et aimait de tout son cœur sa vive petite cousine qui, dévorée d’ambition littéraire, noircissait des cahiers en cachette. « Notre aïeul était un homme de génie, lui disait-elle, regarde son portrait. Il a le front de Goethe, et tu lui ressembles !… Tu seras comme lui un grand esprit ». — Cette ressemblance avec le Général de Bentzon de mine assez rébarbative, sous