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grand xviie siècle, notre xviiie si incomparablement riche, je ne fus jamais infidèle à ma seconde patrie intellectuelle ».

À cette romancière en germe, on ne permettait guère que les romans de Walter-Scott, qui la ravissaient comme jadis les contes de Fées. Un exemplaire de Waverley labouré de coups d’ongles impatients aux passages en dialecte écossais lui resta toujours comme relique de ce passé heureux. — « Car la vie est bien moins dans les événements grands ou petits de notre existence que dans les impressions fortes qui, une fois reçues, ne s’effacent jamais, et qui, un demi-siècle après, ramènent soudain à notre mémoire, avec un écho de génie, tout ce qu’une première fois ce même génie éveilla en nous d’idées nouvelles. Je la connais bien, cette sensation intense ; je la connais, je crois, davantage à mesure que je vieillis. Une bouffée de