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trangers ignorant presque le français.

Mais, bien meilleures que ces réunions nombreuses étaient les heures intimes, quand la table, encombrée de livres et de papiers, occupait le centre de la pièce et qu’on trouvait Mme Bentzon seule, couvrant les feuillets de sa large et rapide écriture. Sans la moindre apparence d’ennui, elle quittait son travail, auquel était d’ailleurs réservé le début très matinal de ses journées actives, et elle se consacrait toute à l’amie qui venait de gravir l’escalier familier. Dans ces entretiens, échange de pensées sur toutes choses, s’oubliant elle-même avec une bonté sans égale, elle donnait largement, pour éclairer le chemin d’autrui, la sagesse de son expérience ; elle apportait aussi son bel optimisme. « Elle ne connaissait pas les bornes étroites des préjugés, les frontières des partis-pris, élevés à la hauteur de principes. Avec la perspicacité de son intelligence et la faculté divi-