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pendant à celui de Mme Delzant, sculpté par Crauk. Au milieu de tableaux et de dessins, souvenirs d’artistes connus, se détachait le portrait de Thérèse Bentzon à vingt-cinq ans, œuvre d’Amaury Duval, tout de grâce pensive, image de sa jeunesse sérieuse et résolue : un fin profil allongé, des cheveux bruns relevés simplement, des mains délicates tenant un éventail fermé, la robe grise montante et unie.

Après le long chemin parcouru, on la retrouvait, maintenant, calme et souriante, toujours vêtue de noir, mais aimant l’élégance des soies souples et des belles dentelles. Sous l’auréole des cheveux blancs légers, le visage avait perdu la finesse de son ovale, les yeux fatigués se voilaient à demi de leurs paupières épaissies. Mais combien ce visage avait gagné en expression et en dignité aimable ; comme le sourire s’était fait indulgent, en conservant sa grâce spirituelle ! Sa vie