Page:Chevalier - Madame Th Bentzon.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son amie, sur le Boulevard des Invalides. L’appartement, voisin de la rue de Grenelle, dominait l’hôtel et le jardin de l’Archevêché, et au delà, par dessus l’Esplanade, tout un vaste coin de Paris. Lorsqu’elle avait monté les quatre étages, un peu fatigants pour son cœur malade, Mme Bentzon se trouvait environnée d’une paix et d’un silence favorables à l’étude.

L’aspect de son salon était aussi personnel que charmant, avec ses fauteuils Louis XVI, ses bibliothèques où les classiques préférés tranchaient par leur reliure sévère sur les couleurs variées des volumes anglais et américains. Une Nuit de bronze très originale, aux draperies en ailes de chauve-souris, soutenait de ses bras levés le cadran de la pendule. De rares porcelaines de Chine, des bibelots gracieux venus de pays très divers, couvraient les consoles anciennes. Le beau buste de la comtesse d’Aure faisait