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qu’à effrayer les hommes… Mariée, la femme ne peut rester elle-même ; elle doit être absorbée, dévorée, dans le foyer dont elle ne sera que la flamme la plus pure, la plus vive, mais sans existence distincte[1] ». Si Marcelle, son héroïne, se dégage, poussée par sa vocation littéraire, des préjugés de son milieu, elle apprend par l’isolement du cœur, ce qu’il en coûte « d’être une femme supérieure capable de se passer d’appui. Toute vocation se paie et si les sacrifices nécessaires pour cela font la beauté de la vie, ils n’en font pas la douceur ».

Depuis que ce livre fut écrit, la transformation de la vie, aggravée par la longue guerre, a étendu le domaine de la femme. Les carrières féminines se sont multipliées, les femmes de lettres, ainsi que les femmes artistes, se sont imposées

  1. Tchelovek (1899).