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plus anciennes, des premières abbesses.

La maison charmante où elle offrait une exquise hospitalité donnait sur un jardin ombragé. Mieux qu’à Paris, on y jouissait d’elle, car, après l’emploi laborieux de la matinée, elle était toute à ses hôtes. Elle a décrit avec poésie leurs excursions dans la campagne : « Nous descendons par des chemins rapides, tout au fond de la délicieuse vallée du Morin, encore fleurie presque comme en été. Je jouis des dernières fleurs des bois et des prés avec l’espèce de passion que l’on éprouve pour ce qui va finir et disparaître. Il y a un véritable tapis de bruyères sur les pentes escarpées. En les ramassant, une amie et moi, nous nous demandions comment de si charmantes fleurs pouvaient sortir du sol aride où c’est leur destinée de naître. Elles sont belles, disions-nous, parce qu’elles empruntent en haut le meilleur de leur vie. Il y a des