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lance suffirent à tout. Elle refusait toute présidence, cédant la place, disait-elle, à de plus dignes » et se contentait de rester au second plan ; mais sa discrète influence n’en était que plus efficace et plus étendue.

Elle désirait, sans trop l’espérer, toujours enchaînée davantage, revoir ce pays où elle avait éprouvé de si vives jouissances. L’occasion s’en présenta en 1897, et cette traversée lui a inspiré les belles lignes suivantes : « Tous ceux qui ont porté à bord une âme agitée de grands chagrins, connaissent la sensation d’apaisement qu’on éprouve devant cet infini au souffle régulier, puissant, infatigable, devant le soulèvement irrépressible des flots partis de si loin… La nature entière a disparu, sauf l’eau et le ciel. Sans doute après la mort, entre notre dernier souffle et notre réveil sur une nouvelle plage, nous aurons cette