l’admiration des voyageurs par les charmes de ses paysages. Sa masse
pyramidale se dresse au sein d’une végétation luxuriante, qui descend
jusqu’au bord d’une mer aussi bleue que le ciel ; de fraîches vallées
vertes s’enfoncent dans ses montagnes, et leurs pentes sont chargées
de bosquets d’arbres à pain et de cocotiers. Les habitants, physiquement parlant, sont dignes de leur demeure ; c’est une belle et robuste
race, dont les traits seraient agréables sans leur habitude d’aplatir le
Chiliens.
nez des enfants aussitôt après leur naissance ; ils ont des cheveux noirs
et très épais et de beaux yeux noirs ; la couleur de leur peau est
cuivrée. Les deux sexes, à l’époque du voyage de Mme Pfeiffer, conservaient
encore la coutume du tatouage ; les dessins qu’ils traçaient
sur leur corps étaient souvent ingénieux et très finement exécutés.
Mme Pfeiffer entreprit une excursion au lac Vahiria, et pour cette circonstance elle adopta un costume masculin plus pratique qu’élégant, composé de forts souliers, de pantalons et d’une blouse tombant jusqu’aux genoux. Ainsi équipée, elle partit avec son guide, et, comme début, il lui fallut passer soixante-deux fois un torrent assez large, où souvent elle perdait pied, et qu’elle devait traverser en nageant ; elle