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LES VOYAGEUSES ANGLAISES
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frangées de pins pyramides et de beaux sapins argentés qui s’inclinaient souvent jusqu’à l’autre bord avec une grâce pittoresque ; l’obscurité était glaciale et profonde ; un rayon égaré venait seulement quelquefois à travers les branches tomber sur la neige. Soudain, en me retournant, je vis planer comme dans la gloire d’un soleil éternel ces pics flamboyants et magnifiques. L’effet du contraste était frappant. La piste courait tout le temps du côté nord, et la neige s’y étendait en nappes épaisses et d’un blanc pur, tandis que sur le versant du midi il n’y en avait pas le moindre flocon, et les gazons verts se baignaient dans les flots de soleil. »


Indiens de l’Amérique du Nord.

Cette majesté des montagnes a quelque chose qui impressionne fortement l’imagination humaine, et remue cette partie supérieure et plus pure de nous-même qui dort trop souvent au fond de nous. Ceux mêmes qui restent insensibles au charme de beaucoup de paysages se sentent émus et troublés, reconnaissant les manifestations dont ils ne se rendent pas compte, d’une présence toute-puissante. Les lueurs roses de l’aurore ou les splendeurs du couchant, en tombant sur ces