Page:Chevalier - Les voyageuses au XIXe siècle, 1889.pdf/255

Cette page a été validée par deux contributeurs.
245
MADAME D’UFJALVY-BOURDON

tandis que d’autres, comme les Tadjiks, se rapprochent des populations méridionales de l’Europe.

La crainte de l’hiver et des inconvénients qu’il amène obligea M. et Mme d’Ufjalvy à presser leur départ pour la Sibérie. Ils traversèrent le district de Kouldja, en Dzoungarie, coin de la Chine occidentale qui a passé sous la domination russe à la suite d’un soulèvement des populations musulmanes contre les Chinois. Dans la ville
Types de femmes de Samarkand.
de Kouldja, Mme d’Ufjalvy raconte qu’elle trouva une petite église catholique.

« Au fond d’une cour longue et étroite s’élève une porte en boiserie sculptée à jour et garnie d’étoffe ; on nous l’ouvre : alors apparaît un autel couvert d’une nappe blanche, au-dessus duquel s’élève modestement un Christ sur un crucifix d’ébène ; au mur pendent des images françaises de la Vierge… Cet autel reste tel que les missionnaires l’ont fondé ; soixante-dix catholiques y viennent prier, et j’y fis pieusement le signe de la croix. Quelques coreligionnaires chinois nous entouraient… Un jeune Chinois catholique apporta des livres de prières, deux missels et un catéchisme en latin, puis un recueil de prières imprimé en français. Une image de saint Louis de Gon-