échapper de ce qui pouvait jeter quelque jour sur les mœurs de la population hawaïenne. Les Hawaïens, peuple qui a beaucoup de loisirs, et sur les épaules duquel la civilisation n’a pas encore fait peser ses lourds fardeaux, sont très enclins à se divertir et cultivent avec beaucoup d’assiduité et d’adresse leurs jeux nationaux. Parmi ceux-ci figure le passe-temps connu de nager avec la lame, dont l’origine est
Les sauteurs de Hilo.
aisée à comprendre. Hommes et femmes s’y livrent, et les chefs et les princesses y sont de première force. Les nageurs, armés d’une planchette spéciale de quatre pieds sur deux, amincie à chaque extrémité, et qu’ils poussent devant eux, gagnent le milieu de la superbe baie et plongent sous les larges vagues écumeuses. À une certaine distance de terre, distance calculée sur la force et l’adresse du nageur, celui-ci choisit sa vague, et, se mettant à cheval, à genoux ou debout sur la planche, il se laisse entraîner au rivage de toute la vitesse du flot ; quand on les voit rouler ainsi au milieu de l’écume blanche, on