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MADEMOISELLE ALEXINA TINNÉ

voyageurs ont fait des descriptions si exagérées. Ils doivent leur nom à l’imagination de Magellan, qui consacra ainsi sa conviction qu’ils étaient de taille gigantesque ; et sir Thomas Cavendish leur donne une stature de sept à huit pieds. En réalité, c’est une belle race, robuste, bien membrée, très vigoureuse, et dépassant six pieds anglais. Ils vivent de la vraie vie nomade, presque toujours à cheval,


Rencontre de Fuégiens.

et se lançant avec une rapidité vertigineuse à travers leurs immenses plaines. Hommes et femmes portent un long manteau flottant fait en peaux, qui va de la ceinture à la cheville, muni d’un long pan qu’ils peuvent rabattre sur leur tête en l’attachant avec une large broche plate, faite d’un dollar ou d’un morceau d’argent brut aminci au marteau. Ils ne pratiquent guère la propreté, mais se couvrent le corps de peinture et de graisse, surtout les femmes. Leurs seules armes sont des couteaux et des bolas, lassos plombés qu’ils lancent avec une extrême dextérité. Il a été impossible de s’assurer s’ils