deux jours de traversée de la Baraba furent ce qui parut à Mme de
Bourboulon de plus dur dans son voyage. Quittant enfin les steppes
et les forêts de la Sibérie, ils franchirent la chaîne de l’Oural, gagnèrent la ville de Perm, et de là le Volga. Ils s’étaient débarrassés à
Perm de tout ce qui les encombrait, ne gardant que leurs caisses et
leurs malles, pour se transformer en voyageurs européens. Ils arrivèrent
Lac Baikal.
à Nijni-Novgorod au moment de la fameuse foire, qui égale
en importance celle de Leipzig et la surpasse en pittoresque intérêt.
À l’observateur elle offre une curieuse collection de types les plus
variés de l’humanité. On y peut voir rassemblées toutes les races de
l’Orient, coudoyant des Russes, des Juifs, des Cosaques et des commerçants de presque toutes les nationalités européennes. Parmi les
spectacles de tout genre qui remplissaient de vastes baraques,
Mme de Bourboulon assista à une représentation de l’Othello de
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MADAME DE BOURBOULON