Page:Chevalier - Les voyageuses au XIXe siècle, 1889.pdf/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
PRINCESSE BELGIOSO

faisait en moi : je sentais ma gorge se contracter et mes yeux se remplir de larmes, comme si j’avais retrouvé une patrie plus ancienne que celle d’où j’étais exilée. Chose étrange ! cette sensation de bien-être et de joie profonde ne me quitta pas pendant mon séjour à Jérusalem. Cette arrivée dans une ville inconnue avait pour moi les charmes d’un retour. Quelques minutes de bon galop me conduisirent sous les murs de Jérusalem et devant la porte de Damas. Non loin de cette porte s’élève la maison que les franciscains tiennent à la disposition des voyageurs, et les ombres de la nuit descendaient à peine sur la cité, quand nous mîmes pied à terre devant la retraite hospitalière. J’y fus bientôt installée, et j’y passai dans un recueillement plein de solennité la première nuit de mon séjour dans la ville du Christ. »

Nous terminerons ici nos extraits, la princesse ne disant rien de Jérusalem qu’on ne retrouve dans d’autres ouvrages. Ce que nous avons cité peut suffire pour donner une idée de l’intérêt de ses études sur la Vie intime et la Vie nomade en Orient.