teaux à vapeur qui mettent en communication Montréal et les localités supérieures l’idée de faire sauter les rapides à leurs navires, la route étant, à la fois, plus courte et plus agréable pour les voyageurs.
Dans ce but, ils emploient uniquement des pilotes iroquois, auxquels ils offrent une légère rémunération.
Dans l’après-midi du jour où Nar-go-tou-ké fut obligé de fuir pour se soustraire aux agents de la police, on avait signalé, à Caughnawagha, un vapeur qui paraissait près des îles Dorval.
Ce vapeur était le Montréalais, affecté au service du bas et du haut Canada.
Il arrivait de Toronto, et se rendait à Montréal.
Ce steamboat inaugurait la réouverture de la navigation fluviale ; aussi était-il pavoisé de banderoles aux couleurs chatoyantes.
Les Indiens tirèrent au sort pour décider qui aurait l’avantage de le piloter à travers les rapides.
Une vingtaine de petits bâtons (tout autant qu’il y avait de compétiteurs) réunis en faisceau dans la main fermée, et dont l’un était moins long que les autres, servirent à cet effet.
C’est exactement notre jeu de la courte-paille.
Le sort fut favorable au fils de Nar-go-tou-ké.
Quand le Montréalais arriva en face de Caughnawagha, Co-lo-mo-o se jeta dans un canot et alla aborder le navire, qui avait renversé sa vapeur pour attendre le pilote.