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forêt assez considérable, contiguë à ces terres, leur fournit du bois de chauffage pour l’hiver. Si déplorable est cependant chez les hommes la paresse, ou plutôt le mépris du travail manuel, que la plupart périraient de froid si les squaws ne faisaient, pendant la bonne saison, quelques provisions de combustible.

Néanmoins il existe pour eux une source de gain dont ils profitent généralement volontiers.

Nous avons déjà parlé des rapides de Caughnawagha, appelés aussi rapides du Sault Saint-Louis, — nom chrétien de cette bourgade, — et parfois, rapides de Lachine.

C’est une chaîne d’écueils, qui barre la navigation du Saint-Laurent au bas de Caughnawagha et à deux lieues environ de Montréal.

Pour remédier à cet obstacle, on a, comme je l’ai dit, creusé un canal, le canal Lachine, qui, partant de la pointe Saint-Charles, dans le quartier Sainte-Anne, s’en va rejoindre le Saint-Laurent au-dessus du village Lachine, après un parcours de neuf à dix milles.

Cependant, si les vaisseaux de toute dimension sont incapables de remonter les rapides et doivent, à l’exception des steamboats, se faire remorquer dans le canal pour gagner le haut Saint-Laurent, il n’est pas sans exemple que des canots dirigés par des Indiens aient descendu, ou, suivant l’expression usitée, sauté les rapides.

Cette circonstance a donné aux compagnies des ba-